Le karaté est un sport qui combine mémorisation, concentration et coordination des mouvements, tout comme le dessin. Les deux sont une aide précieuse pour les enfants atteints de Dysphasie, un « must » pour les enfants atteints d’un trouble du langage oral.
Dans cette série d’articles où je voudrais que le dessin retrouve la place qu’on lui doit, j’évoque des points communs avec la cuisine et la pâtisserie. Ces deux disciplines demandent de la rigueur, un sens de l’observation à toute épreuve et une architecture mentale dans la conception d’une création. Le karaté va également dans ce sens : rien n’est laissé au hasard avant une maîtrise totale du mouvement. Autrement dit :
« Tu n’auras qu’un seul adversaire, toi-même » – Sensei Kase
Points communs entre karaté et dessin
Les points forts du karaté sont innombrables. Je vous en parle, car c’est une autre de mes passions. La plupart des personnes penseraient que je suis folle : comparer le dessin au karaté…
Pourtant, karaté et dessin ont pour points communs de développer ces mêmes compétences :
- concentration
- rapidité
- analyse d’une situation donnée
- mémorisation
- occupation d’espace
- pratique des katas
- confiance en soi
- précision pour beauté de la posture
- intelligence pure
Au karaté, on analyse une situation donnée pour voir d’où vient l’attaque et la mémoriser. Même chose au dessin, l’attaque en moins, il faut mémoriser rapidement une position ou un geste.
Aucune de ces deux activités n’exige beaucoup de place : 2 m2 suffisent pour s’entraîner au karaté, et pour le dessin, ce sera une page blanche…
La pratique des katas est exigée au karaté, car ils conduisent à une bonne mémorisation des enchaînements. Ces techniques sont d’excellents exercices pour travailler la mémoire, utile au dessin.
Et dans les deux disciplines, l’à-peu-près ne passe pas.
Enfin, du plus jeune âge jusqu’à 90 ans, on peut pratiquer ce sport. Quant au dessin, il se pratique même en chaise roulante…
Ce petit livre donne un aperçu de ce qu’est le karaté aux débutants. Il est remarquablement bien fait. Si vous voulez avoir une idée de ce qu’est le karaté, lisez-le.
Application de quelques principes du karaté au dessin
Au dessin, lorsque vous vous imprégnez d’un personnage pour le dessiner, mettez-vous si possible dans la position de la personne. Lorsque je dessine les visiteurs au Louvre, et en particulier les visiteurs Japonais, j’essaie de capter très vite comment se tient le touriste, sur quelle jambe est le poids de son corps, etc. C’est une lecture anatomique du modèle qui doit être réalisée. Le karaté demande pareillement une compréhension du mouvement et du corps humain. C’est dans l’étude du Bunkai qui veut dire analyse et décomposition que le kata prend toute sa force.
Pour dessiner une statue, j’en fais également le tour afin de voir ce qui se passe derrière et bien comprendre le mouvement du corps. Un peu d’anatomie est indispensable. Cela oriente mon hachure directionnelle pour donner le mouvement d’un dos ou pour détailler les volumes musculaires. Le professeur de karaté, lui, explique à ses élèves la position la plus efficace pour un enchaînement.
Avant l’improvisation et la créativité, des bases solides d’éducation sont indispensables, tout comme il faut maîtriser les différents katas avant le combat. Les katas sont des mouvements codifiés qui permettent de travailler les gestes, les postures afin de pouvoir prétendre à la perfection lors d’un combat. Ce sont des enchaînements techniques travaillés dans le vide, simulant un véritable combat. Ces mouvements sont d’un esthétisme fou !
La recherche de la perfection au karaté et en dessin
Lorsque vous dessinez, vous faites appel à plusieurs facultés en même temps : le sens du vide, des diagonales, des proportions, des ordres de grandeur… Voilà pourquoi votre cerveau est occupé de façon intense et oublie tout le reste. Au karaté, vous devez coordonner les bras, les jambes et le corps. Chacun des éléments doit être placé à un endroit et pas à un autre. Pour être efficace, vous devez être à la place exacte et tout doit être synchronisé.
Dans les deux activités, plus on est efficace, moins on en fait. Ce n’est pas une accumulation de détails qui fait la beauté d’un dessin. De même en karaté, on travaille la pureté du geste juste.
Les bénéfices du karaté et du dessin pour un enfant dysphasique
En travaillant dans le vide pour mémoriser les katas, en favorisant la coordination des mouvements et en développant l’observation et la mémorisation, mon fils atteint de Dysphasie a eu des résultats incroyables grâce au karaté. Sa motricité s’est améliorée. Quant à la colère, qui était permanente chez lui, car il avait du mal à se faire comprendre, elle s’est progressivement atténuée. Même ses troubles de perception du temps ont disparu peu à peu. Le karaté constituait une routine qui lui offrait des balises dans son environnement, des points de repère lorsqu’il était petit.
Maintenant qu’il a grandi, le karaté, ainsi que le passage de la ceinture noire, avec un professeur exceptionnel, lui donne une confiance en lui que l’école n’a pas été capable de lui fournir.
Pour aider un enfant dysphasique, je ne peux que recommander le karaté et l’apprentissage du dessin. Je ne suis ni médecin ni orthophoniste, mais mère d’un dysphasique qui s’en sort d’une façon brillante, alors que les médecins ont eu, à son égard, un diagnostic terriblement alarmant (et complètement faux). Cette période douloureuse est aujourd’hui derrière moi.
Je dois avouer que pour moi, le karaté, est la mère de tous les sports de combat, LE MUST DU MUST alors que le Judo, qui pourtant était le sport imposé par mon père, s’avère beaucoup moins efficace et intelligent que n’est le Karaté. Mais étant tout simplement une passionnée de sports de combat, je serai ravie de discuter avec vous de l’activité qui vous intéresse. Vous pouvez me contacter par mail ou via les commentaires, je me ferai un plaisir de vous répondre.
Pour appliquer ces conseils sans plus attendre, rendez-vous au Louvre. Je vous apprendrai à faire le vide pour vous aider à avoir votre corps et votre esprit parfaitement alignés.
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