Les chefs étoilés s’inspirent de la peinture des Maîtres pour cuisiner leurs plats, car dessiner aide à la créativité ET À SE FORGER UNE INSPIRATION BETON.
La cuisine racontée par l’histoire de l’art
C’est à partir du Moyen Âge que les cuisiniers, lors des banquets aristocratiques et royaux, s’attellent à élaborer des recettes sophistiquées. Ils reconstituaient des venaisons et des volailles cuites avec les poils et les pattes. Puis à l’intérieur, on retrouvait d’autres plats ou même des oiseaux vivants qui s’envolaient à tire-d’aile une fois libérés… Le peuple, lui, mangeait dans les tavernes ou dans les auberges. Mis à part les nantis, les gens ne disposaient pas d’espace pour cuisiner. Aucune recherche esthétique ne prédominait chez les paysans ou le petit peuple.
Dans l’aristocratie en revanche, la recherche du beau se poursuit à la Renaissance. C’est Catherine de Médicis qui lance la mode de la fourchette (en plus de l’astrologie). La découverte du Nouveau monde fait découvrir le chocolat, le maïs et la pomme de terre. Puis au 17e siècle, François Vatel, organisateur de fêtes et de festins royaux sous le règne de Louis XIV, met à l’honneur une cuisine élaborée et riche.
Au 20e siècle, à l’initiative du chef Auguste Escoffier, la cuisine et ses règles sont référencées dans un guide destiné aux maîtresses de maison intitulé « Ma cuisine » destiné aux femmes. Par la suite, la cuisine française se laisse influencer par les autres cultures et devient cosmopolite. Le grand public
commence alors à s’y intéresser et de plus en plus de gens se mettent à cuisiner. Des ateliers de cuisine fleurissent de partout dans toutes les villes. Des émissions culinaires en France et à l’étranger sont au menu à toutes les sauces à la télé.
Nous sommes désormais à l’ère de la cuisine moléculaire. La présentation des plats est toujours plus graphique avec des chefs étoilés (ou dois-je dire artistes ?) comme Thierry Marx, à la tête du Mandarin Oriental. En cuisine ou dans tous les autres domaines (pâtisserie, art , décoration d’intérieur…), le style minimaliste tend à prédominer. Ce sont des plats avec une présentation épurée qui sont à l’honneur.
Les chefs inspirés par les tableaux de maîtres
Thierry Marx s’inspire de la peinture et de l’art en général pour créer ses plats. Je n’ai jamais vu ses dessins, mais je suis certaine qu’il a un sacré coup de patte. Ses plats sont simples et vont à l’essentiel. Ils sont extrêmement justes. Leurs couleurs et leur construction reflètent une inspiration japonaise.
Le chef du Grand Véfour, Guy Martin, s’inspire lui aussi des tableaux de Maîtres et de leurs couleurs pour ses plats.
« La peinture et la photo sont pour moi ce que l’essence est à la voiture. C’est vital, je ne peux pas vivre sans. Ça peut m’inspirer dans la dynamique d’un mouvement, sur les matières, sur les couleurs, sur les pigments. Ça m’aide à construire mes recettes. » – Guy Martin
Points communs entre le dessin, la peinture et la cuisine
Culture de l’éphémère
C’est en effet dans l’instant que doit être mangé un plat. Et c’est en un instant qu’on pose notre regard sur une oeuvre et qu’on décide ou pas de s’y attarder. Mais ce côté éphémère est-il si éphémère que ça ? Nous avons tous des souvenirs de plats que notre grand-mère nous préparait quand nous étions petits. Et même si la nourriture est mangée dans l’instant, elle a le pouvoir de rester, jusqu’à notre dernier souffle, dans notre mémoire. De la même façon qu’un tableau ou une image peuvent nous hanter et revenir soudainement sans crier gare.
Transmission des émotions
Tout comme un dessin, un plat transmet des émotions.
Qui n’a pas un jour dégusté un plat en ayant le sentiment d’être transporté au 7e ciel ? Qui a admiré les statues du Bernin à Rome sans se dire qu’une telle beauté était digne des dieux ? Un plat, un dessin, des émotions…
Jamais exactement le même
On n’aura beau répéter 10 fois la même recette sans que le résultat ne soit jamais le même. Il y aura toujours quelque chose d’infinitésimalement différent. Et quand une autre personne met la main à la pâte, ce sera encore différent. Il en va de même pour un dessin. Il ne sera jamais, mais jamais, tout à fait le même. Le tableau de Simon Vouet, peintre baroque que j’adore, « Allégorie de la richesse », a été interprété de façon totalement différente par deux mains amies qui se connaissaient. Les exemples d’interprétations différentes comme cela sont nombreux dans l’histoire de l’art. Chaque peintre a sa patte, comme chaque cuisinier.
Trouvez votre propre inspiration
Avant d’aboutir un plat ou un dessin, il faut d’abord trouver l’inspiration. Vous apprécierez sans doute que je vous aide à la trouver et que je vous guide sur la voie d’un style unique. Et que plus jamais vous ne manquiez d’inspiration. Vous aimeriez savoir comment les couleurs fonctionnent ? Que mettre en valeur ? Vous serez surpris de trouver votre inspiration au Louvre. Dans les œuvres d’un peintre comme Veronese (« Les Noces de Cana »), vous trouverez des roses et des verts présents dans les plats du chef Christian Têtedoie (Lyon) comme « La déclinaison des roses »…
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